Le Figaro titrait le 20 septembre 2025 : « Airbnb, vers la fin de l’âge d’or en France ». L’article pointait la loi Le Meur–Echaniz et les régulations locales comme principales causes du recul de la location saisonnière.
Mais cette lecture est partielle. Ce n’est pas la loi en elle-même qui a provoqué le désengagement des investisseurs particuliers, mais un ensemble de facteurs plus profonds : rentabilité en chute libre, communication publique anxiogène et stratégie d’investissement souvent absente. Enfin, la volonté publique de faire basculer les investisseurs vers la location classique a joué son rôle.
Entre 2023 et 2024, l’offre de locations saisonnières en France a bondi de +45 %. Cet afflux massif de biens mis en ligne par des particuliers sans réelle stratégie ni valeur ajoutée a saturé le marché.
Dans un environnement dominé par le critère prix, cette explosion de l’offre a mécaniquement tiré les revenus vers le bas. Dès 2024, la rentabilité des locations de courte durée avait déjà fortement chuté.
Dire que la loi a mis fin à l’âge d’or d’Airbnb, c’est donc occulter cette suroffre mal calibrée qui avait déjà fragilisé le modèle.
Autre facteur déterminant : la communication politique. Les annonces répétées de sanctions, d’amendes et de contrôles renforcés — avant même leur application — ont suffi à créer un climat de méfiance.
Dans l’imaginaire collectif, si l’État encadre Airbnb, c’est que la plateforme menace l’intérêt général. Résultat : une perception négative qui alimente le bashing, au profit d’élus ravis de se poser en défenseurs du logement résidentiel.
Politiquement, l’argument est séduisant : « remettre des logements sur le marché ». Dans les faits, l’effet reste marginal.
Les biens remis en location classique sont essentiellement des petites surfaces (studios, T1, T2), alors que la pénurie touche surtout les familles en quête de logements confortables et économiques. Tous les professionnels de l’immobilier le disent : remettre des centaines de milliers de petites surfaces ne résout pas la crise structurelle du logement.
On cite souvent une baisse de 20 % de l’offre Airbnb dans certaines villes. Mais replacée dans le temps, cette donnée perd de sa force : ces mêmes villes avaient connu une hausse de +45 % l’année précédente.
Ce que l’on observe n’est pas un désintérêt massif des investisseurs, mais un recadrage logique après une phase d’expansion démesurée.
Les hébergements gérés par OIQIA, orientés vers la qualité, la satisfaction client et une vision long terme, continuent d’ailleurs à performer avec des résultats supérieurs de 20 à 25 % par rapport à la location classique.
Ce sont d’abord les petits propriétaires qui paient le prix fort. Beaucoup ont cru trouver dans Airbnb la martingale immobilière, en achetant des biens sans valeur particulière, ni charme, ni stratégie. Séduits par la simplicité de la plateforme — quinze minutes pour créer une annonce — ils se sont retrouvés dans une arène sans règles, où tous les logements se concurrencent sans distinction de qualité.
Et pourtant, l’idée initiale avait du charme : proposer pour quelques dollars un matelas gonflable dans un salon, avec petit déjeuner inclus. Mais ce modèle convivial s’est transformé en vaste marché entre particuliers, échappant à toute régulation comparable à l’hôtellerie. Là où un hôtel doit répondre à des normes strictes de sécurité, d’hygiène, d’accessibilité, et s’inscrire dans un classement officiel, les locations Airbnb ne garantissent rien.
Le seul juge reste le consommateur, livré à des photos flatteuses et à quelques avis. Faute de repères, le prix devient l’unique critère. D’où une guerre tarifaire sans fin, où chacun sacrifie sa marge pour remplir un calendrier incertain.
Le résultat est clair : le rêve de revenus faciles s’est dissipé. Airbnb, de symbole d’hospitalité partagée, s’est mué en Far West de la location saisonnière, où beaucoup de particuliers perdent plus qu’ils ne gagnent.
Aux diverses raisons qui ont conduit au désenchantement du modèle Airbnb ajoutons la crise économique, qui a poussé un grand nombre de familles à mettre en ligne leur propre résidence principale pour louer quelques nuitées par an, avec l’objectif d’arrondir leurs fins de mois ou de se payer de meilleures vacances.
Cet afflux d’annonces temporaires aux périodes les plus hautes intensifie une concurrence déjà féroce et, encore une fois, sans règle ni contrôle. Il renvoie bien souvent plus de déception que de satisfaction chez le consommateur à cause d’hôtes peu fiables et de logements décevants.
Chez OIQIA, nous avons anticipé cette transformation dès le printemps 2024 en écartant de notre parc les biens sans qualité, mal situés et sans potentiel, pour concentrer notre offre sur un catalogue sélectif et des services haut de gamme ultra-demandés.
Les attentes des voyageurs ne cessent de croître : 81 % souhaitent la digitalisation de leur séjour, 41 % sont prêts à payer jusqu’à 20 % de plus pour un logement éco-responsable, et pour les séjours de moins de quatre nuits, le petit-déjeuner reste incontournable.
Face à ces évolutions, l’offre pléthorique d’hébergements en France apparaît décalée, entraînant une guerre des prix qui décourage les investisseurs particuliers. Le seul levier pour enrayer cette spirale reste la différenciation de l’offre et la réponse ciblée aux attentes des voyageurs.
Dire que la loi a mis fin à Airbnb est donc un raccourci, tout comme croire qu’elle améliorera la vie des Français mal logés relève de l’illusion.
La vérité est ailleurs : Airbnb doit aujourd’hui réinventer son modèle de location facile entre particuliers, lâché par les propriétaires épuisés par le poids de leurs conditions devenues intenables : remboursements injustifiés, commissions en hausse, baisse des réservations, et une clientèle de plus en plus difficile.
Airbnb est devenu une bulle de rentabilité qui a éclaté, victime d’une politique commerciale façon fast food : vous payez presque le prix d’un vrai restaurant, mais vous mangez avec les doigts et débarrassez vous-même votre assiette.
Désormais, plateformes et propriétaires doivent entrer dans une nouvelle ère : celle d’une offre qualitative, ciblée et professionnalisée… seule voie viable pour transformer ce qui ressemble à une crise en une véritable opportunité durable.
Airbnb n’est pas mort ; il a simplement perdu son innocence. Reste à savoir s’il saura se réinventer !
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